L'hydrogène, une opportunité pour décarbonner les territoires de montagne

Près de 250 acteurs - collectivités, acteurs économiques, partenaires européens du projet - ont participé au lancement du projet européen AMETHyST qui a eu lieu à Moûtiers le 8 mars. Un projet qui vise à accélérer le déploiement de l’hydrogène vert dans les territoires de montagne. Soutenu par la Région Auvergne-Rhône-Alpes, AMETHyST est piloté par l’agence régionale Auvergne-Rhône-Alpes Énergie Environnement en partenariat avec le pôle de compétitivité Tenerrdis.

Accueilli par la Ville de Moûtiers, en partenariat avec la Communauté de communes Cœur de Tarentaise, l’événement de lancement d’AMETHyST a été introduit par Fabrice Pannekoucke, maire de la commune, président de la communauté de communes et vice-président de la Région délégué à l'Agriculture et aux Espaces valléens, et Catherine Staron, présidente d’AURA-EE, vice-présidente de la Région déléguée à la Recherche et l’Innovation.

L'événement s’est poursuivi avec deux tables rondes consacrées à des retours d'expériences, aux soutiens à la filière hydrogène et aux perspectives, avec la participation d'acteurs de territoires, industriels, et acteurs institutionnels régionaux, nationaux et européens.

• De nombreux projets et expérimentations hydrogène se déploient dans les territoires et stations de montagne. L’hydrogène est un vecteur de stockage des ENR, est pertinent pour l’habitat isolé, l’usage stationnaire, l’agriculture, et apparaît comme adapté aux formes de mobilité en montagne (dameuses, flottes de BTP, transport de marchandises, transports en commun), là où la mobilité électrique est exclue du fait des températures froides et du dénivelé. 
   
• L’usage “mobilité” est généralement la porte d’entrée pour le déploiement de l’hydrogène. Le trafic routier représente une part importante du bilan carbone des stations. Il existe donc un enjeu à réduire la part modale des voitures en station et augmenter les dessertes en transports en commun via des flottes de véhicules propres et encourager l’acquisition de véhicules légers propres. 
   
• Aujourd’hui, la difficulté n’est pas tant de convaincre du potentiel de la décarbonation par l’hydrogène que de parvenir à un modèle économique viable et de produire des véhicules fiables, disponibles, avec des coûts de fonctionnement raisonnables, répondant au besoin d’usages intensifs. Car des aides à l’investissement existent, mais les coûts de fonctionnement restent élevés. 
   
• C’est en travaillant à la création d’écosystèmes globaux que l’on arrivera à massifier la production et la distribution, et donc à faire baisser les coûts, pour favoriser une production locale d’hydrogène vert, ce qui réduira les coûts de transport et limitera l’impact carbone.
   
• Le soutien de la Commission européenne est indispensable pour changer d’échelle, massifier, et soutenir ces stratégies. De nombreuses initiatives sont en cours.
   
• Parmi les leviers de déploiement, le soutien des élus de tous niveaux (du local à l’international) et au travers des différentes politiques publiques sectorielles est clé. Tout comme le partage de connaissances et d’expériences.
   
• Qualité de l’air ; souveraineté énergétique ; résilience et stabilité de son propre réseau électrique ou gazier ; et croissance économique / capacité d’innovation sont les quatre moteurs des stratégies nationales hydrogène.
   
• Les défis à relever sont le soutien au développement de la filière, la massification et l’innovation ; la création d’un cadre réglementaire stable et durable ; et réussir à s’accorder sur les besoins d’investissements au niveau international.
   
• L’hydrogène ne constitue pas la solution à tous nos besoins énergétiques, il doit trouver sa place au sein du mix énergétique.

[date de création : mars 2023]